Nous dormons durant un tiers de notre vie. Mais connaissez-vous ce phénomène nocturne ? Savez-vous qu'il est constitué de cycles, alternance de sommeil lent et paradoxal ? Existe-t-il une durée idéale ? Les réponses à toutes ces questions qui vous empêchent de dormir…Le sommeil est un moment fort important pour les êtres humains : il représente en moyenne un tiers de leur durée de vie.
L’organisme puise dans le sommeil des forces pour le jour à venir. Le cerveau, pour sa part, élabore des stratégies. "L’empreinte" de certains événements et émotions vécus dans la journée sera conservée, stockée alors que d’autres faits seront rejetés, effacés. Du moins est-ce une théorie relative aux "déchets du rêve". Théorie qui n’est pas retenue par tous les spécialistes.
Pendant le sommeil, l’activité psychique atteint son niveau le plus bas. Les dépenses caloriques diminuent alors fortement, le rythme cardiaque perd 10 % et la tension artérielle chute de 20 %. Le rythme respiratoire ralentit et le tonus musculaire s’affaiblit. Bonne nuit !
Le sommeil réparateur moyen est de 8 heures. Bien sûr, si la durée compte, la qualité du sommeil est plus importante encore. Il ne s’agit pas d’ailleurs d’une période compacte mais de plusieurs phases ou cycles de 90 à 120 minutes chacun.
Les cycles du sommeilBâti sur une succession de cycles, le sommeil est réparateur si et seulement si ces cycles se succèdent harmonieusement. L’alternance veille/sommeil se trouve au coeur de la régulation des rythmes biologiques de l’organisme ; c’est de cette structure inscrite dans notre "horloge biologique" que dépend l’équilibre d’un individu.
Chaque cycles se compose de 4 stades d’activité physiologique. A chaque stade correspondent des rythmes cérébraux spécifiques. Pendant les 15 premières minutes, le dormeur passe par les 4 stades. Il reste ensuite une heure au stade n° 4, ou sommeil profond mais le sommeil n’est jamais aussi profond que lors du stade n° 4. Pendant celui-ci, le corps est détendu et le rythme cérébral ralenti. Puis, retour au stade n° 1, suivi pendant 10 minutes de la première période de "sommeil paradoxal" - découvert en 1953, il fut aussitôt la proie des psychanalystes, notamment Freud et Jung.
On dénombre au total 4 à 7 cycles par nuit. Chaque période paradoxale s’allonge progressivement et s'accompagne de mouvements oculaires rapides provoqués par les ondes du cerveau. Simultanément, le tonus musculaire disparaît. La dernière période peut durer jusqu’à 40 minutes.
Les atouts du sommeilAussi précieux pour le mental que le physique, le sommeil est le facteur majeur de notre équilibre.
Il permet d’évacuer tensions et fatigue. Ainsi, il conduit à la détente. En position allongée, la colonne vertébrale se relâche. Les jambes perdent alors de leur lourdeur ; les personnes souffrant de troubles de la circulation surélèvent d’ailleurs le pied de leur lit afin d’accroître leur bien-être ;
Il déclenche la sécrétion de l'hormone de croissance. Cette hormone est essentielle. Responsable de la synthèse des protéines, son champ d’action est vaste. Elle rend ainsi possible le renouvellement cellulaire, l'entretien des muscles, des tissus et des os ;
En outre, elle permet à la mélatonine, située dans la glande pinéale , l’épiphyse, de se libérer pendant la nuit. On lui doit la régulation des rythmes biologiques veille/sommeil suivant les variations de la lumière. Par conséquent, elle conditionne le bon fonctionnement de notre horloge interne.
Les dérèglements gravesUn individu privé de sommeil, et notamment de la phase de sommeil incluant les rêves, présente des changements radicaux de la personnalité. Son irascibilité peut rapidement évoluer vers des troubles psychologiques. Le sommeil est donc indispensable à l'équilibre mental.
Qui sexta ? Et la sieste à l’heureLe mot latin "sexta", qui s’est transformé en "sieste", signifie sixième heure (six heures après le lever, soit le milieu de la journée). Les pratiquants de ce temps de sommeil pris après le repas doivent dormir peu à cette occasion. Une dizaine de minutes suffisent pour retrouver un second souffle et une capacité d'activité optimum. Aussi éviter les siestes prolongées qui perturbent les rythmes circadiens.
Quelle est la durée idéale du sommeil ?Vous avez l’impression de ne pas dormir assez ? Au contraire, vous trouvez que vous restez trop longtemps dans les bras de Morphée ? Il est vrai que le manque de sommeil ou son excès ne sont pas sans conséquence pour la santé. Quelle est la durée idéale de vos nuits ?
Peut-on réellement établir une durée idéale du sommeil ? il semblerait en tout cas que trop dormir soit peu recommandé…
Nous dormons trop !
Dormir huit heures par jour ou plus, le rêve… Non ! Il faudrait au contraire dormir moins longtemps pour vivre vieux ! Telle est la conclusion d’une étude ayant porté sur plus d’un million d’américains pendant six ans. Selon les auteurs, les gros dormeurs (huit heures de sommeil par nuit) ont 12 % de risque de plus de mourir dans les 6 ans que ceux qui dorment entre 6 et 7 heures. Ce risque passe à plus de 15 % chez ceux qui dormaient plus de huit heures ou moins de quatre par nuit.
A chacun son dodo !Il faut bien comprendre qu’il n’existe pas de durée idéale du sommeil. Même si la moyenne se situe autour de 7 heures ou 7 heures trente, certains auront besoin de moins et d’autres de plus. La durée idéale est celle qui ne vous laisse pas fatigué le matin ou somnolent la journée. A vous de trouver votre rythme. Et si vous ne parvenez pas à vous reposer, n’hésitez pas à consulter votre médecin
Comment savoir ?Vous avez besoin de peu de sommeil si :* Vous êtes relativement en forme après une nuit où vous n’avez dormi que 3 heures,
* en vacances, vous ne dormez pas beaucoup plus que pendant l’année,
* dormir 8 heures est votre durée de sommeil maximale,
* vous n’aimez pas traîner au lit une fois réveillé.
Vous avez besoin de beaucoup de sommeil si :* Vous supportez très mal de dormir peu,
* en vacances ou les week-ends vous dormez beaucoup plus longtemps que pendant l’année,
* vous limitez vos sorties en fonction de la quantité de sommeil dont vous avez besoin.
La qualité du sommeilBien dormir n'est pas donné à tout le monde. Certains sont de "bons dormeurs", d'autres de "mauvais dormeurs" constitutionnels.
Aux premiers, le privilège de dormir en toutes circonstances : en camping sur un sol dur et inégal, après un repas bien copieux et arrosé, dans une atmosphère bruyante... Rien ne semble les gêner ! Sauf que cet état de grâce peut ne pas durer toujours, en particulier après un coup dur dont la vie a le secret et qui donne au dormeur une fragilité qu'il ne connaissait pas. L'âge (cf. plus loin) a également cette propriété de rendre le sommeil plus léger.
Le mauvais dormeur, lui, sait que tout changement, tout évènement inattendu, tout écart de régime est l'occasion d'une mauvaise nuit. Ce n'est pas pour autant un insomniaque, mais il doit faire avec cette excessive réactivité de son sommeil.
Le sommeil et l'âgeL’organisation du sommeil varie tout au long de la vie. A la naissance, le bébé a un sommeil qui s’organise en cycle de 3h environ. Entre la troisième semaine et le troisième mois, « le bébé fait ses nuits », c'est-à-dire que son sommeil devient essentiellement nocturne, avec des siestes qui persistent.
Elles vont disparaître entre 4 et 6 ans. La durée de sommeil qui est de plus de 12 heures par 24 heures à la naissance, diminue à 10 heures vers 5-6 ans. À l’adolescence, le sommeil se stabilise vers 8 ou 9 heures par nuit en moyenne. De l’âge adulte à la vieillesse, la durée du sommeil nocturne diminue un peu, mais en réalité elle reste assez stable sur 24 heures en raison de la réapparition de siestes chez les personnes du troisième âge.
Le sommeil devient physiologiquement plus léger et plus sensible aux perturbations de toute sorte avec l’âge, car le stade 4, le sommeil le plus profond, diminue et disparaît chez les personnes âgées. Le fractionnement du sommeil s'accentue avec des éveils tout simplement liés au vieillissement du sommeil. Ainsi, il n'est ni rare ni pathologique d'être réveillé la nuit pendant 1/2 heure ou 1 heure après l'âge de 55 ans.